3. Objectif stratégique 3 : Atténuer les effets de la sécheresse, s’y adapter et les gérer, afin de renforcer la résilience des populations et des écosystèmes vulnérables
3.1 Objectif stratégique 3-1 – Évolution de la proportion de terres frappées par la sécheresse au regard de la superficie totale
3.1.1. Introduction
La sécheresse est définie comme une période de temps sec suffisamment longue pour entraîner un grave déséquilibre hydrologique (Organisation météorologique mondiale [OMM], 1992). La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) définit la sécheresse comme le phénomène naturel qui se produit lorsque les précipitations ont été sensiblement inférieures aux niveaux normalement enregistrés et qui entraîne de graves déséquilibres hydrologiques préjudiciables aux systèmes de production des ressources en terres[^1].
L’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 décrit en particulier l’état des risques de sécheresse météorologique qui sont survenus pendant la période de référence et la période considérée dans un pays donné.
On peut utiliser plusieurs indices pour estimer le risque de sécheresse au niveau national. La méthodologie adoptée par la CNULCD pour estimer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 recommande d’utiliser un indice de sécheresse accepté au niveau mondial, à savoir l’indice de précipitations normalisé (IPN), pour caractériser le risque de sécheresse météorologique. Cependant, les Parties peuvent présenter des rapports en s’appuyant sur d’autres indices si ceux-ci sont déjà utilisés au niveau national. Par exemple, on pourrait privilégier l’indice de précipitations et d’évapotranspiration normalisé (IPEN), qui est comparable à l’IPN et recense les signes de sécheresse avec plus de fiabilité dans les zones arides. Les Parties utilisant l’IPEN peuvent appliquer les mêmes méthodes recommandées dans le présent manuel et dans le Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3 pour présenter des rapports sur l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1. Si elles utilisent actuellement d’autres indices, les Parties devront peut-être en garantir la cohérence statistique avec les catégories d’intensité de sécheresse de l’IPN décrites dans le tableau 19[^2].
L’objectif global consiste à ce que les Parties évaluent le risque de sécheresse et identifient les zones exposées à une sécheresse extrême afin de donner la priorité aux efforts d’atténuation, tout en évaluant l’exposition (objectif stratégique 3-2) et la vulnérabilité (objectif stratégique 3-3) à la sécheresse. Les rapports nationaux sont facilités par la fourniture de données par défaut.
3.1.2. Conditions préalables à la présentation de rapports
Une lecture approfondie du chapitre 1 du Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3: To mitigate, adapt to, and manage the effects of drought in order to enhance resilience of vulnerable populations and ecosystems qui détaille la méthodologie employée pour estimer les risques de sécheresse et les variations au fil du temps ;
Des données conformes aux spécifications énumérées dans la figure 1 et le tableau 18 ;
Une réserve de spécialistes nationaux officiellement nommés par les autorités nationales pour vérifier la cohérence des résultats du cycle de présentation des rapports au regard de la situation sur le terrain, ou pour élaborer et mettre en œuvre une méthodologie personnalisée pour estimer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 si les données nationales sont privilégiées par rapport aux données par défaut. Parmi les principales institutions figurent le service météorologique et hydrologique national (SMHN) du pays, le ministère de l’Environnement, le ministère de l’Agriculture, un centre de télédétection et le bureau national de la statistique, ainsi que des universités et des centres de recherche compétents dans le domaine.
3.1.3. Cycle de présentation des rapports et procédure étape par étape
La procédure étape par étape de présentation des rapports est décrite ci-après. Si l’on utilise les données par défaut, les étapes 2 à 5 ne sont pas nécessaires.
Étape 1 : sélectionner un ensemble de données sur les précipitations
La CNULCD fournit des données par défaut tirées du produit de suivi du Centre mondial de climatologie des précipitations (Global Precipitation Climatology Centre, GPCC), qui est un produit maillé sur les précipitations reposant sur des données pluviométriques. Les Parties peuvent utiliser un autre ensemble de données par défaut disponible dans Trends.Earth : le Climate Hazards Group InfraRed Precipitation with Stations (CHIRPS), qui produit des estimations haute résolution reposant sur des observations satellites et les données de stations de jaugeage. Bien que la résolution spatiale plus élevée du CHIRPS et sa période d’enregistrement légèrement plus longue constituent des avantages pour calculer l’IPN, il présente une couverture « quasi mondiale » allant de 50°S à 50°N. Par conséquent, les Parties dont les frontières dépassent cette fourchette ne pourront pas utiliser l’ensemble de données du CHIRPS. Les données sur les précipitations du GPCC présentent quant à elles une couverture mondiale.
Les Parties qui souhaitent utiliser les données nationales fournies par le SMHN ou des produits sur les précipitations régionaux plutôt que mondiaux peuvent s’appuyer sur l’arbre décisionnel à la figure 1 pour déterminer si les données nationales (ou régionales) sur les précipitations sont plus appropriées pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 par rapport aux ensembles de données mondiaux disponibles.
Figure 1. Arbre décisionnel visant à aider les Parties à choisir la meilleure source de données sur les précipitations pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1
GPCC : Centre mondial de climatologie des précipitations
IPN : indice de précipitations normalisé
CHIRPS : Climate Hazards Group InfraRed Precipitation with Stations
Ce processus de prise de décision devrait aider les Parties à identifier les données qui répondent aux spécifications résumées dans le tableau 18.
Élément |
Spécifications |
|
---|---|---|
Données par défaut |
Données nationales |
|
Données d’entrée (Données nécessaires pour produire les estimations du risque de sécheresse d’après les calculs de l’IPN, comme décrit à l’étape 2) |
Produits mensuels sur les précipitations du Centre mondial de climatologie des précipitations (GPCC), 1982-présent. |
Produits maillés sur les précipitations mensuelles tirés de réseaux nationaux de jaugeage. Dans l’idéal, les relevés de l’ensemble de données devraient s’étaler sur une période continue d’au moins 30 ans, couvrant la période 1981–2010. Pour les pays situés dans la fourchette allant de 50°S à 50°N : CHIRPS, 1981–présent, accessibles dans Trends.Earth*. |
Données de sortie (Produits maillés intermédiaires et finaux résultant de l’analyse décrite aux étapes 2 à 4) |
Grilles annuelles de décembre de l’IPN sur 12 mois classées en quatre catégories d’intensité de sécheresse pour la période de référence et la période considérée*. Superficie totale des terres pour chaque catégorie d’intensité de sécheresse ainsi que proportion de la superficie totale frappée par la sécheresse. Résumé spatial maillé en époques de quatre ans. |
Grilles annuelles de décembre de l’IPN sur 12 mois classées en quatre catégories d’intensité de sécheresse pour la période de référence et la période considérée*. Superficie totale des terres pour chaque catégorie d’intensité de sécheresse ainsi que proportion de la superficie totale frappée par la sécheresse. Résumé spatial maillé en époques de quatre ans. |
Classification |
Quatre catégories d’intensité de sécheresse de l’IPN conformément au tableau 19. |
Quatre catégories d’intensité de sécheresse de l’IPN conformément au tableau 19. |
Résolution spatiale |
GPCC : 1,0° x 1,0° (~111 km) |
CHIRPS : 0,05° x 0,05° (~5,55 km) ou autrement évaluée par les autorités nationales en fonction des données disponibles. |
Qualité |
Précisée dans les métadonnées des ensembles de données. |
Les données doivent s’étaler sur une période continue si possible. Si l’ensemble de données n’est complet qu’à moins de 85 %, les Parties peuvent envisager de combler les déficits de données conformément aux lignes directrices de l’OMM. |
Métadonnées |
Des métadonnées sont fournies avec les données par défaut. |
Les métadonnées minimales exigées pour chaque champ obligatoire sont énumérées à l’annexe II. |
* Comme indiqué à l’étape 3, les valeurs de décembre de l’IPN sur 12 mois représentent les déficits (ou les excédents) de précipitations sur une année du calendrier grégorien (janvier-décembre).
Étape 2 : calculer l’IPN
Les séries chronologiques mensuelles de l’IPN reposent sur les données maillées sur les précipitations sélectionnées et sont calculées au moyen de la méthode IPN-12, qui fournit un résumé annuel des déficits de précipitations pour chaque mois en utilisant une méthode de cumul sur 12 mois. Par exemple, le cumul des précipitations sur 12 mois pour avril 2019 correspond aux précipitations mensuelles totales de mai 2018 à avril 2019.
Afin de normaliser les distributions des données relatives aux précipitations cumulées sur 12 mois, on utilise la période climatologique normale standard de l’OMM de 1981–2010 comme période de référence. La méthode de normalisation repose sur une fonction de distribution de probabilité Gamma adaptée au cumul des précipitations sur 12 mois pendant cette période de référence. Ainsi calculés, ces paramètres de distribution de probabilité sont ensuite appliqués à n’importe quelle série chronologique de précipitations mensuelles cumulées sur 12 mois pour produire les séries chronologiques mensuelles normalisées de l’IPN sur 12 mois pour chaque maille, pendant la totalité de la période couverte par les relevés. Cependant, tout changement dans la période climatologique normale standard impose de recalculer l’IPN pour la période de référence et toutes les périodes considérées passées. À ce titre, il est recommandé d’indiquer clairement la période de référence utilisée pour calculer l’IPN dans les rapports nationaux sur l’indicateur de l’objectif 3-1 soumis au titre de la CNULCD.
Les données par défaut de l’IPN sont disponibles dans Trends.Earth aux fins du suivi de l’objectif stratégique 3. Cependant, plusieurs outils en accès libre peuvent être utilisés pour calculer l’IPN, dont une sélection figure dans le tableau 3 du Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3.
Étape 3 : identifier la catégorie d’intensité de sécheresse de chaque maille d’après la valeur calculée de l’IPN
Note
Domaines connexes sur la plateforme du système PRAIS 4 : tableau SO3-1.T1
Afin d’évaluer la série chronologique de l’IPN pour la période de référence et la période considérée, les valeurs de décembre de l’IPN sur 12 mois doivent être extraites. Ces valeurs représentent les déficits (ou les excédents) de précipitations au cours d’une année du calendrier grégorien (janvier-décembre).
Pour chaque grille de décembre de l’IPN sur 12 mois, il faut compter le nombre de mailles relevant de chacune des catégories d’intensité de sécheresse énumérées dans le tableau 19. Les valeurs positives sont laissées de côté, car elles indiquent qu’aucune sécheresse n’est survenue pendant la période donnée.
Valeurs de l’IPN |
Catégorie d’intensité de sécheresse |
---|---|
De 0 à -0,99 |
Légère sécheresse |
De -1,0 à -1,49 |
Sécheresse modérée |
De -1,5 à -1,99 |
Grande sécheresse |
Inférieures ou égales à -2 |
Sécheresse extrême |
La superficie totale relevant de chaque catégorie d’intensité de sécheresse doit être calculée en deux temps :
i) projeter la grille des catégories d’intensité de sécheresse sur une projection de superficie équivalente adaptée (par exemple, Mollweide) pour obtenir la superficie des mailles en km2 ;
ii) combiner la superficie de toutes les mailles dans une catégorie d’intensité de sécheresse donnée pour obtenir la superficie totale relevant de chaque catégorie.
Étape 4 : calculer la proportion de terres frappées par la sécheresse
Note
Domaines connexes sur la plateforme du système PRAIS 4 : tableau SO3-1.T2
La proportion de terres relevant de chaque catégorie d’intensité de sécheresse est calculée pour chaque année considérée sous la forme d’un pourcentage de la superficie totale des terres.
Pour chacune des grilles de l’IPN sur 12 mois pendant la période de référence et la période considérée, il faut compter le nombre de mailles relevant de chacune des catégories d’intensité de sécheresse de l’IPN (cellCount). Puis, pour chaque année considérée, on calcule le pourcentage de la superficie totale des terres dans chaque catégorie d’intensité de sécheresse. La formule est la suivante :
\(P_{ij} = \frac{cellCount_{ij}}{Total\ number\ of\ cells} \times 100\)
Où :
« Pij » est la proportion de terres relevant de la catégorie d’intensité de sécheresse i pendant l’année considérée j
« cellCountij » est le nombre de pixels relevant de la catégorie d’intensité de sécheresse i pendant l’année considérée j
« Total number of cells » désigne toutes les mailles situées au sein de la superficie terrestre du pays partie.
La superficie totale relevant de chacune des catégories d’intensité de sécheresse pour chaque année est calculée en multipliant le nombre de mailles (cellCount) par la superficie des mailles (une valeur constante, étant donné que la grille des catégories d’intensité de sécheresse a précédemment été convertie en une projection de superficie équivalente).
Étape 5 : créer un résumé spatial maillé pour la période de référence et la période considérée
En plus des rapports tabulaires décrits ci-dessus, l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 doit également être résumé au format spatial pour cartographier les conditions les plus extrêmes survenues pendant la période de référence et la période considérée.
Afin de résumer la période considérée au format spatial, il faut identifier la catégorie d’intensité de sécheresse la plus extrême pour chaque maille, pour chaque année comprise dans la période considérée.
Les données portant sur la période de référence doivent être résumées au format spatial au moyen des données maillées de l’IPN sur 12 mois par intervalles de quatre ans (2000–2003, 2004–2007, 2008–2011 et 2012–2015), reflétant les périodes considérées utilisées pour le suivi de l’objectif stratégique 3. Dans ce cas, pour chaque maille, il faut indiquer la catégorie d’intensité de sécheresse la plus extrême pour chaque période de quatre ans pendant la période de référence.
Étape 6 : vérifier les résultats
Les Parties doivent avoir conscience des limites associées à l’utilisation du seul IPN comme indicateur de sécheresse. Elles doivent examiner les données par défaut de manière critique au regard des données pluviométriques nationales et d’autres sources météorologiques avant de soumettre leurs rapports à la CNULCD.
Étape 7 : générer les rapports
Une fois vérifiées par les Parties, les estimations des valeurs du risque de sécheresse pour la période de référence et la période considérée doivent être officiellement soumises à la CNULCD. Les variations observées et leur interprétation peuvent être décrites dans le champ réservé à l’évaluation qualitative de la plateforme du système PRAIS 4.
Des cartes par défaut ou des cartes générées dans Trends.Earth à l’aide des données nationales, représentant le risque de sécheresse pendant la période de référence et la période considérée, sont mises à disposition sur la plateforme du système PRAIS 4. Plus précisément, les cartes suivantes seront disponibles :
Risque de sécheresse pendant la première époque de la période de référence (2000–2003) ;
Risque de sécheresse pendant la deuxième époque de la période de référence (2004–2007) ;
Risque de sécheresse pendant la troisième époque de la période de référence (2008–2011) ;
Risque de sécheresse pendant la quatrième époque de la période de référence (2012–2015) ;
Risque de sécheresse pendant la période considérée (2016–2019).
Ces cartes représentent les conditions les plus extrêmes survenues pendant chaque époque, comme expliqué à l’étape 5. Les Parties sont également invitées à soumettre des rapports descriptifs sur les méthodes, les sources de données et le degré d’exactitude des données dans le cas où les estimations sont tirées des données nationales, au moyen du champ réservé aux observations générales. Il serait également utile de communiquer des informations sur les questions et les cas particuliers, en décrivant les situations où les valeurs de l’IPN pourraient être moins fiables et en justifiant l’adoption d’une méthode différente.
3.1.4. Dépendances
Les données sur le risque de sécheresse dépendent de la superficie totale des terres déclarée dans le tableau SO1-1.T1 pour calculer la proportion de terres frappées par la sécheresse au regard de la superficie totale. Les produits de l’objectif stratégique 3-1 servent également de paramètre d’entrée pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2.
3.1.5. Difficultés
Disponibilité et qualité des données
Les données sur les précipitations disponibles au niveau international pourraient ne pas être suffisamment précises pour estimer l’intensité du risque de sécheresse au niveau national. Il est recommandé d’utiliser les données nationales, car l’on part du principe qu’elles sont plus précises et plus fiables. Cependant, il se pourrait que les données nationales sur les précipitations ne soient pas facilement disponibles au format numérique et/ou que les séries chronologiques ne soient pas complètes.
Limites des estimations fondées sur l’IPN
Bien que l’IPN soit recommandé en tant qu’indice de sécheresse bien établi, souple et solide pour quantifier le risque de sécheresse à l’échelle mondiale, il repose uniquement sur les précipitations et ne quantifie donc que les déficits météorologiques. Ainsi, il pourrait passer à côté d’autres types de sécheresse (hydrologique, agricole). En outre, dans les régions affichant une proportion très faible ou élevée de mois sans précipitations, les valeurs de l’IPN doivent être utilisées et interprétées avec prudence ; l’IPEN pourrait s’avérer plus approprié dans ces régions. Conscient de ces limites, le spécialiste national peut souligner les zones où les estimations fondées sur l’IPN pourraient ne pas aboutir à des résultats suffisamment précis et fonder les estimations sur d’autres indices.
En raison de la variabilité naturelle du climat, toute variation ou évolution observées dans la proportion de terres frappées par la sécheresse au cours des courtes périodes considérée et de référence doivent être interprétées avec prudence. Les anomalies et les incertitudes dans les estimations doivent être décrites dans le champ réservé à l’évaluation qualitative.
L’échelle de temps adoptée, fondée sur un cycle de 12 mois, pourrait ne pas toujours convenir pour caractériser les impacts de la sécheresse dans certains environnements où d’autres périodes de cumul, par exemple 24 mois, seraient plus appropriées.
3.1.6. Résumé (principales étapes)
Les principales étapes à suivre pour présenter des rapports sur les valeurs d’intensité du risque de sécheresse sont les suivantes :
Sélectionner l’ensemble de données sur les précipitations : les Parties peuvent choisir d’utiliser les données par défaut ou d’autres sources nationales, à condition qu’elles soient conformes aux spécifications énumérées dans le tableau 18. Si les Parties décident d’utiliser d’autres sources de données, elles doivent suivre les étapes 2 à 5 ci-dessous :
Calculer l’IPN : l’IPN doit être calculé pour chaque mois de la série chronologique disponible tout entière ; cependant, les Parties peuvent choisir d’autres indices mieux adaptés à leurs conditions environnementales locales.
Identifier la catégorie d’intensité de sécheresse de chaque maille : en s’appuyant sur le calcul de l’IPN, le nombre de mailles appartenant à chacune des catégories d’intensité de sécheresse de l’IPN doit être compté et converti en superficies en projetant les grilles des catégories d’intensité de sécheresse sur une projection de superficie équivalente adaptée, et en calculant la superficie totale relevant de chaque catégorie d’intensité en km2. Les données sont ensuite communiquées dans le tableau SO3-1.T1.
Calculer la proportion de terres frappées par la sécheresse : la proportion de terres relevant de chaque catégorie d’intensité de sécheresse et la proportion globale de terres frappées par la sécheresse au regard de la superficie totale sont calculées pour chaque année considérée et communiquées dans les tableaux SO3-1.T1 et SO3-1.T2.
Créer un résumé spatial maillé pour la période de référence et la période considérée : les données portant sur l’intégralité de la série chronologique de 2000 à 2019 doivent être résumées au format spatial au moyen des données maillées sur 12 mois de l’IPN par intervalles de quatre ans (2000–2003, 2004–2007, 2008–2011, 2012–2015 et 2016–2019) afin de cartographier les conditions les plus extrêmes pendant chaque période.
Vérifier les résultats : conscientes des limites associées à l’adoption de l’IPN pour estimer l’intensité de sécheresse, les Parties peuvent vérifier le caractère approprié de cet indice pour décrire la survenance et l’intensité des sécheresses dans leur pays avant de soumettre officiellement leurs estimations aux fins des rapports au titre de la CNULCD.
Générer les rapports : une fois vérifiés par les Parties, les données et le rapport descriptif connexe pour la période de référence et la période considérée doivent être officiellement soumis à la CNULCD.
3.1.7. Lectures complémentaires
Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3. Chapter 1. Level 1 Indicator (https://www.unccd.int/publications/good-practice-guidance-national-reporting-unccd-strategic-objective-3-mitigate-adapt)
3.2. Objectif stratégique 3-2 – Évolution de la part de la population totale exposée à la sécheresse
3.2.1. Introduction
L’indicateur de l’objectif stratégique 3-2 définit l’exposition de la population au risque de sécheresse (identifié par l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1) comme le nombre total de personnes exposées ainsi que comme le pourcentage de la population totale exposé. Cet indicateur peut ensuite être ventilé par sexe si des données sont disponibles en la matière.
La méthode de calcul s’appuie sur la répartition spatiale de la population ou du sous-groupe de population (c’est-à-dire les hommes, les femmes, etc.) pour établir son exposition à la sécheresse, en fonction du lieu et de l’étendue des catégories d’intensité de sécheresse, comme déterminé par l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1. Grâce à ces informations, on peut calculer et communiquer le pourcentage de la population totale relevant de chaque catégorie d’intensité de sécheresse, ainsi que le pourcentage de la population totale exposé à la sécheresse (c’est-à-dire à toutes les catégories d’intensité de sécheresse). Les rapports nationaux sont facilités par la fourniture de données par défaut.
3.2.2. Conditions préalables à la présentation de rapports
Une lecture approfondie du chapitre 2 du Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3: To mitigate, adapt to, and manage the effects of drought in order to enhance resilience of vulnerable populations and ecosystems, qui détaille la méthodologie employée pour estimer l’exposition à la sécheresse ;
Des données conformes aux spécifications énumérées dans la figure 2 et le tableau 20 ;
Une réserve de spécialistes nationaux officiellement nommés par les autorités nationales pour vérifier la cohérence des résultats du cycle de présentation des rapports au regard de la situation sur le terrain, ou pour élaborer et mettre en œuvre une méthodologie personnalisée pour estimer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2 si les données nationales sont privilégiées par rapport aux données par défaut. En l’occurrence, le bureau national de la statistique constitue la principale institution, mais les universités et les centres de recherche peuvent également apporter des contributions utiles.
3.2.3. Cycle de présentation des rapports et procédure étape par étape
La procédure étape par étape de présentation des rapports est décrite ci-après. Si l’on utilise les données par défaut, les étapes 2 à 4 ne sont pas nécessaires.
Étape 1 : sélectionner l’ensemble de données sur la population
Les données appropriées pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2 consistent en un produit spatialement maillé sur la population, ou en un ensemble géoréférencé de données infranationales sur la population qui couvre l’intégralité de l’étendue du pays concerné. Elles doivent représenter le nombre de personnes vivant dans chaque lieu (maille), idéalement tous les ans, pendant la période de référence et la période considérée. Si possible, ces données doivent être ventilées par sexe.
Plusieurs ensembles de données sur la population à résolution fine sont publiquement disponibles à l’échelle mondiale. Deux d’entre eux, à savoir WorldPop et la version 4.0 de Gridded Population of the World (GPWv4), sont recommandés par la CNULCD pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2. Cependant, par défaut, WorldPop est l’ensemble de données fourni aux pays parties.
Les Parties qui souhaitent utiliser des ensembles de données nationaux ou régionaux peuvent s’appuyer sur l’arbre décisionnel à la figure 2 pour déterminer si les données nationales (ou régionales) sur la population sont plus appropriées pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2 par rapport aux ensembles de données mondiaux disponibles.
Figure 2. Arbre décisionnel visant à aider les Parties à choisir la meilleure source de données sur la population pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2
Ce processus de prise de décision devrait aider les Parties à identifier les données qui répondent aux spécifications résumées dans le tableau 20.
Élément |
Spécifications |
|
---|---|---|
Données par défaut |
Données nationales |
|
Données d’entrée (Données nécessaires pour générer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2, comme décrit aux étapes 2 à 4) |
Données de WorldPop pour la période 2000–2020, ventilées par sexe. Données relatives aux catégories d’intensité de sécheresse, comme déterminé par l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1. |
Produits maillés sur la population tirés des statistiques nationales officielles allant de l’année 2000 à l’année considérée, idéalement annuels et, si possible, ventilés par sexe. Données relatives aux catégories d’intensité de sécheresse, comme déterminé par l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1. |
Données de sortie (Produits maillés résultant de l’analyse décrite aux étapes 2 à 4) |
Produits maillés annuels sur les populations totale, féminine et masculine exposées aux quatre catégories d’intensité de sécheresse allant de l’année 2000 à l’année considérée. Nombre et pourcentage de femmes, d’hommes et de la population totale exposés à la sécheresse et à chaque catégorie d’intensité de sécheresse. Résumé spatial maillé en époques de quatre ans. |
Produits maillés annuels sur la population exposée aux quatre catégories d’intensité de sécheresse allant de l’année 2000 à l’année considérée. Nombre et pourcentage de femmes, d’hommes et de la population totale exposés à la sécheresse et à chaque catégorie d’intensité de sécheresse. Résumé spatial maillé en époques de quatre ans. |
Résolution spatiale |
Données de WorldPop : 3 secondes d’arc (~100 m) |
Évaluée par les autorités nationales en fonction des données disponibles. |
Qualité |
Précisée dans les métadonnées des ensembles de données. |
À indiquer dans les métadonnées de l’ensemble de données. |
Métadonnées |
Des métadonnées sont fournies avec les données par défaut. |
Les métadonnées minimales exigées pour chaque champ obligatoire sont énumérées à l’annexe II. |
Étape 2 : superposer les données maillées sur la population au produit spatial de l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1
L’indicateur de l’objectif stratégique 3-2 est calculé en superposant les données sur la population aux données spatiales sur l’intensité du risque pour chaque année. Les années manquantes doivent être comblées à l’aide des données sur la population disponibles qui s’en rapprochent le plus. Par exemple, si l’on manque de données pour l’année 2019, elles doivent être remplacées par les données de l’année 2020 (ou de l’année disponible la plus proche), puis les données de l’année 2020 seront utilisées à la fois pour 2019 et 2020. En plus de la population totale, si disponibles, il convient d’utiliser des grilles de données sur la population ventilées par sexe dans le processus de superposition pour générer des valeurs d’exposition à la sécheresse ventilées par sexe.
Les données sur la population et l’intensité du risque de sécheresse doivent utiliser le même référentiel et la même projection, qui doivent être cohérents sur l’ensemble des périodes considérées.
Étape 3 : calculer la population totale et le nombre et le pourcentage de personnes relevant de chaque catégorie d’intensité de sécheresse
Note
Domaines connexes sur la plateforme du système PRAIS 4 : tableaux SO3-2.T1, SO3-2.T2 et SO3-2.T3
La population totale annuelle est obtenue en additionnant la population résidant dans chaque unité d’occupation des terres (maille) de la superficie d’un pays pour chaque année de la période de référence et de la période considérée (c’est-à-dire de 2000 à l’année considérée).
Grâce aux produits résultant de l’étape 2, le nombre de personnes relevant de chacune des quatre catégories d’intensité de sécheresse, ainsi que le nombre total de personnes exposées à la sécheresse (c’est-à-dire à toutes les catégories d’intensité de sécheresse), peuvent être estimés pour chaque année. Les pourcentages respectifs sont ensuite calculés à partir de la population totale.
De même, si l’on utilise des données ventilées par sexe, le nombre d’hommes et de femmes relevant de chaque catégorie d’intensité de sécheresse ainsi que le nombre total d’hommes et de femmes exposés à la sécheresse peuvent être calculés. Les parts en pourcentage respectives des femmes et des hommes sont ensuite calculées à partir du nombre total de personnes exposées à chaque catégorie d’intensité de sécheresse et à la sécheresse en général pour chaque année. À noter que la part au sein de chaque catégorie d’intensité de sécheresse doit être égale à 100 pour cent.
Étape 4 : créer un résumé spatial maillé en époques de quatre ans
En plus des valeurs annuelles de l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2, un résumé spatial maillé est également produit pour la totalité de la période considérée. Ce résumé donne une indication du nombre de personnes exposées à la catégorie d’intensité de sécheresse la plus extrême sur la période considérée de quatre ans pour chaque maille.
Afin de résumer la période considérée au format spatial, l’ensemble de données sur la population le plus récent pour la période considérée actuelle est superposé au produit de l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 résultant de l’étape 5, qui représente la catégorie d’intensité de sécheresse la plus extrême pour chaque année de la période considérée.
De même, des produits résumant spatialement l’exposition de référence sont générés pour chacune des périodes de référence de quatre ans (2000–2003, 2004–2007, 2008–2011 et 2012–2015) en superposant les données sur la population les plus récentes de chaque période au produit de l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 résultant de l’étape 5.
Ces résumés spatiaux maillés donnent une indication du nombre de personnes exposées à la catégorie d’intensité de sécheresse la plus extrême sur des périodes de quatre ans.
Étape 5 : vérifier les résultats
La méthodologie ne tient compte que de la densité et de la répartition de la population, et ne couvre pas l’exposition des écosystèmes à la sécheresse. Une mesure de l’exposition à la sécheresse plus complète pourrait prendre en compte d’autres entités physiques à risque, telles que les rendements agricoles, les têtes de bétail, l’eau et certains types de végétation. Par ailleurs, le fait d’être exposé à la sécheresse n’est pas synonyme de vulnérabilité à la sécheresse.
Les Parties doivent avoir conscience de ces limites et doivent examiner les résultats de manière critique avant de soumettre leurs rapports à la CNULCD.
Étape 6 : générer les rapports
Une fois vérifiées par les Parties, les estimations de l’exposition de la population aux valeurs du risque de sécheresse pour la période de référence et la période considérée doivent être officiellement soumises à la CNULCD. Les variations observées et leur interprétation peuvent être décrites dans le champ réservé à l’évaluation qualitative de la plateforme du système PRAIS 4.
Des cartes par défaut ou des cartes générées dans Trends.Earth à l’aide des données nationales, représentant la population exposée à la sécheresse pour la période de référence et la période considérée, sont mises à disposition sur la plateforme du système PRAIS 4. Plus précisément, les cartes suivantes seront disponibles en ligne :
Population totale exposée à la sécheresse pendant la première époque de la période de référence (2000–2003) ;
Population totale exposée à la sécheresse pendant la deuxième époque de la période de référence (2004–2007) ;
Population totale exposée à la sécheresse pendant la troisième époque de la période de référence (2008–2011) ;
Population totale exposée à la sécheresse pendant la quatrième époque de la période de référence (2012–2015) ;
Population totale exposée à la sécheresse pendant la période considérée (2016–2019).
Ces cartes montrent la catégorie d’intensité de sécheresse la plus extrême à laquelle une population a été exposée pendant chaque époque, comme expliqué à l’étape 4.
Les Parties sont également invitées à soumettre des rapports descriptifs sur les méthodes, les sources de données et le degré d’exactitude des données dans le cas où les estimations sont tirées des données nationales, au moyen du champ réservé aux observations générales. Il serait également utile de communiquer des informations sur les questions et les cas particuliers, en décrivant les situations où les valeurs pourraient être moins fiables et en justifiant l’adoption d’une méthode différente.
3.2.4. Dépendances
Les données relatives à l’exposition à la sécheresse dépendent des produits spatiaux de l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1.
3.2.5. Difficultés
Disponibilité et qualité des données
Les ensembles de données nationaux ventilés par sexe de WorldPop sont présentés sous la forme de plusieurs matrices individuelles, représentant chacune une classe d’âge/de sexe par an. Il en ressort un volume important de données spatiales au format Geotiff. Des capacités en matière de traitement de données matricielles et un accès à une puissance informatique appropriée, par exemple, un service de cloud, sont nécessaires pour stocker et traiter les données, en particulier pour les grands pays. La CNULCD élabore actuellement une procédure relative au traitement préalable de masse des données matricielles qui, à terme, mettra des données ventilées par sexe à disposition sur la plateforme du système PRAIS 4 en tant que données par défaut. Les Parties seront informées une fois que la difficulté aura été résolue et que les formulaires auront été préremplis avec les données par défaut.
La qualité et la résolution des données mondiales pourraient ne pas être suffisamment précises pour réaliser des estimations nationales de la population. On pourrait améliorer la qualité et l’exactitude des résultats en intégrant les données mondiales et nationales, mais cela nécessiterait des capacités de traitement et des compétences techniques supplémentaires.
3.2.6. Résumé (principales étapes)
Les principales étapes à suivre pour présenter des rapports sur l’exposition de la population au risque de sécheresse sont les suivantes :
Sélectionner l’ensemble de données sur la population : les Parties peuvent choisir d’utiliser les données par défaut ou d’autres sources nationales, à condition qu’elles soient conformes aux spécifications énumérées dans le tableau 20. Si les Parties décident d’utiliser d’autres sources de données, elles doivent suivre les étapes 2 à 4 ci-dessous :
Superposer les données sur la population au produit spatial de l’indicateur de l’objectif stratégique 3-1 : l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2 est calculé en superposant les données annuelles sur la population aux données annuelles sur l’intensité du risque tirées de l’analyse de l’objectif stratégique 3-1.
Calculer la population totale ainsi que le nombre et le pourcentage de personnes relevant de chaque catégorie d’intensité de sécheresse : la population totale exposée à la sécheresse et la population exposée à chaque catégorie d’intensité de sécheresse sont estimées et communiquées en tant que nombre d’habitants et pourcentage de la population totale.
Créer un résumé spatial maillé de l’indicateur de l’objectif stratégique 3-2 en époques de quatre ans : le résumé spatial maillé de chaque époque de quatre ans fournit des informations sur le nombre de personnes exposées à la catégorie d’intensité de sécheresse la plus extrême pour chaque époque de quatre ans, de 2000 à l’année considérée, à l’échelle d’une maille. Ces périodes de quatre ans doivent être cohérentes avec les résumés spatiaux maillés communiqués au titre de l’objectif stratégique 3-1.
Vérifier les résultats : conscientes des limites des valeurs estimées de l’exposition à la sécheresse, les Parties peuvent vérifier l’exactitude et la fiabilité de cet indicateur dans leur pays avant de soumettre officiellement leurs estimations aux fins des rapports au titre de la CNULCD.
Générer les rapports : une fois vérifiés par les Parties, les données et le rapport descriptif connexe doivent être officiellement soumis à la CNULCD.
3.2.7. Lectures complémentaires
Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3. Chapter 2. Level 2 Indicator (https://www.unccd.int/publications/good-practice-guidance-national-reporting-unccd-strategic-objective-3-mitigate-adapt)
3.3. Objectif stratégique 3-3 – Évolution du degré de vulnérabilité à la sécheresse
3.3.1. Introduction
L’approche adoptée par la CNULCD pour évaluer la vulnérabilité à la sécheresse s’appuie sur un indice composite, l’indice de vulnérabilité à la sécheresse, qui intègre trois composantes représentant la vulnérabilité de la population d’un pays individuel à la sécheresse : i) sociale, ii) économique et iii) infrastructurelle. À l’heure actuelle, cet indice ne tient pas compte de la vulnérabilité écologique ou écosystémique.
On peut calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse au moyen de trois processus différents, correspondant à trois niveaux croissants de complexité :
Évaluation de la vulnérabilité de niveau 1 : utilise au moins un facteur par composante de la vulnérabilité, représenté par des mesures à l’échelle du pays.
Évaluation de la vulnérabilité de niveau 2 : utilise plus d’un facteur par composante de la vulnérabilité, les facteurs étant représentés par des mesures à l’échelle du pays, en incluant des données ventilées par sexe (le cas échéant).
Évaluation de la vulnérabilité de niveau 3 : utilise plus d’un facteur par composante de la vulnérabilité, les facteurs étant représentés par des mesures à l’échelle infranationale (qui peuvent être maillées ou ventilées en fonction des divisions administratives), en incluant des données ventilées par sexe (le cas échéant).
Les Parties peuvent choisir l’approche la mieux adaptée à leurs capacités actuelles en matière de collecte et de traitement de données, en fonction de la disponibilité des données.
La CNULCD fournit aux Parties des données par défaut tirées de l’ensemble de données mondial sur l’indice de vulnérabilité à la sécheresse du Centre commun de recherche de la Commission européenne pour faciliter la présentation des rapports. Ces données sont tirées d’ensembles de données disponibles au niveau mondial et doivent être utilisées en l’absence de données plus précises au niveau national.
3.3.2. Conditions préalables à la présentation de rapports
Une lecture approfondie du chapitre 3 du Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3: To mitigate, adapt to, and manage the effects of drought in order to enhance resilience of vulnerable populations and ecosystems, qui détaille la méthodologie employée pour estimer la vulnérabilité à la sécheresse ;
Des données conformes aux spécifications énumérées dans le tableau 21 ;
Une réserve de spécialistes nationaux officiellement nommés par les autorités nationales pour vérifier la cohérence des résultats du cycle de présentation des rapports au regard de la situation sur le terrain, ou pour élaborer et mettre en œuvre une méthodologie personnalisée pour estimer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-3 si les données nationales sont privilégiées par rapport aux données par défaut. En l’occurrence, le bureau national de la statistique constitue la principale institution, mais les universités et les centres de recherche peuvent également apporter des contributions utiles.
3.3.3. Cycle de présentation des rapports et procédure étape par étape
La procédure étape par étape de présentation des rapports est décrite ci-après et vaut aussi bien pour la période de référence que pour la période considérée. Si l’on utilise les données par défaut, les étapes 2 à 4 ne sont pas nécessaires.
Étape 1 : sélectionner le niveau de l’évaluation de la vulnérabilité en fonction de la disponibilité des données
Les facteurs de vulnérabilité recommandés par la CNULCD pour calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse (énumérés à la figure 3) fournissent un aperçu de la vulnérabilité socioéconomique d’une Partie à la sécheresse. Les trois principaux facteurs recommandés pour une évaluation minimale de niveau 1, à savoir le taux d’alphabétisation (% odes personnes âgées de 15 ans et plus), la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté international et la part de la population utilisant des services d’approvisionnement en eau potable gérés en toute sécurité, ont été sélectionnés pour deux raisons : des spécialistes les ont identifiés comme étant essentiels pour comprendre la vulnérabilité ; et ils sont utilisés pour d’autres rapports, par exemple ceux présentés au titre de l’objectif stratégique 2 et des ODD.
Figure 3. Composantes sociale, économique et infrastructurelle et facteurs associés recommandés pour calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse
La CNULCD fournit des données par défaut tirées de l’ensemble de données sur l’indice de vulnérabilité à la sécheresse du Centre commun de recherche. La méthode utilisée pour calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse par défaut est semblable à celle figurant dans ce manuel et dans le Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3, mais elle présente quelques différences importantes concernant la méthode de normalisation (voir l’étape 2) et le nombre de facteurs inclus. Deux facteurs supplémentaires sont utilisés pour calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse par défaut : « prévention et préparation aux catastrophes (dollars US/an/capitale) » et « carte mondiale d’accessibilité : temps de trajet jusqu’aux grandes villes ». La valeur par défaut de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse représente l’indice médian sur l’ensemble du pays pour la période 2000–2018.
Les pays parties qui ne disposent pas de données pour calculer l’évaluation minimale de niveau 1 peuvent présenter des rapports en utilisant les données par défaut de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse. Cependant, il est recommandé, au cours des cycles de présentation de rapports ultérieurs, de s’efforcer de passer aux niveaux supérieurs de l’évaluation de la vulnérabilité afin d’améliorer la sensibilité de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse ainsi que la granularité de l’évaluation. L’arbre décisionnel à la figure 4 vise à aider les Parties à choisir le niveau d’évaluation de la vulnérabilité en fonction de la disponibilité des données.
Les données nationales ou régionales utilisées pour calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse doivent être conformes aux spécifications énumérées dans le tableau 21.
Figure 4. Arbre décisionnel visant à aider les Parties à choisir le niveau le plus approprié d’évaluation de la vulnérabilité pour la présentation de rapports sur l’indicateur de l’objectif stratégique 3-3 en fonction de la disponibilité des données
DVI : Indice de vulnérabilité à la sécheresse
VA : Évaluation de la vulnérabilité
Élément |
Spécifications |
|
---|---|---|
Données par défaut (ensemble de données sur l’indice de vulnérabilité à la sécheresse produit par le Centre commun de recherche) |
Données nationales |
|
Données d’entrée (Données nécessaires pour générer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-3, comme décrit aux étapes 2 à 4) |
Les données d’entrée utilisées pour calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse par défaut sont tirées de plusieurs sources telles que la Banque mondiale, l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Centre commun de recherche. |
Des ensembles de données disponibles en accès libre pour calculer les facteurs nécessaires à la détermination de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse sont énumérés dans le tableau 14 du Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3. Sinon, si disponibles, on peut utiliser les ensembles de données nationaux présentant une résolution spatiale plus élevée et moins de lacunes au cours de la période de référence et de la période considérée. |
Données de sortie (Indicateur de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse résultant de l’analyse décrite aux étapes 2 à 4) |
Indice de vulnérabilité à la sécheresse 2018 pour la période de référence et la période considérée. Les régions où les sécheresses pourraient ne pas présenter un caractère significatif, comme les déserts et les régions froides, sont masquées. |
Indice de vulnérabilité à la sécheresse annuel ou quasi annuel pour la période de référence et la période considérée. |
Classification |
Échelle fractionnelle continue de 0 à 1 mais classification fondée sur des quintiles pour regrouper les catégories de vulnérabilité. |
Échelle continue de 0 à 1. |
Résolution spatiale |
Niveau national |
Niveaux national et/ou infranational |
Qualité |
Précisée dans les métadonnées des ensembles de données. |
À indiquer dans les métadonnées de l’ensemble de données. |
Métadonnées |
Des métadonnées sont fournies avec les données par défaut. |
Les métadonnées minimales exigées pour chaque champ obligatoire sont énumérées à l’annexe II. |
Étape 2 : normalisation des facteurs
À tous les niveaux de l’évaluation de la vulnérabilité, les facteurs de vulnérabilité doivent être normalisés avant de pouvoir les comparer et les agréger, car ils sont tous mesurés à l’aide d’unités différentes.
La CNULCD recommande de normaliser les facteurs au moyen des valeurs maximale et minimale au sein d’un pays en s’appuyant sur toutes les données historiques allant jusqu’à la période considérée, celle-ci incluse. Ainsi, on obtient la fourchette la plus large possible, garantissant la représentativité des valeurs maximale et minimale pour le pays en question.
À chaque fois que l’indice de vulnérabilité à la sécheresse est calculé pour présenter des rapports sur l’indicateur de l’objectif stratégique 3-3, la fourchette des facteurs (c’est-à-dire les valeurs minimale et maximale) doit être recalculée et, si les valeurs pour les périodes considérées tombent en dehors de cette fourchette, le facteur doit être à nouveau normalisé au moyen d’une nouvelle fourchette.
En cas de corrélation/relation positive entre la vulnérabilité et le facteur[^3] (autrement dit, si la valeur du facteur augmente, la vulnérabilité augmente également), les données doivent être normalisées au moyen de l’équation ci-dessous :
\(Factor = \frac{X_{i} - X_{min}}{X_{max} - X_{min}}\)
Où :
Xi est la valeur du facteur considéré pendant l’année « i » ;
Xmin est la valeur minimale du facteur considéré observée sur la totalité de la série chronologique ;
Xmax est la valeur maximale du facteur considéré observée sur la totalité de la série chronologique.
En cas de corrélation/relation négative entre la vulnérabilité et le facteur, l’équation est la suivante :
\(Factor = 1 - \frac{X_{i} - X_{min}}{X_{max} - X_{min}}\)
Après la normalisation, tous les facteurs affichent une valeur située entre zéro et un, relative aux valeurs maximale et minimale historiques du pays en question.
On utilise les mêmes formules décrites ci-dessus pour normaliser les données ventilées par sexe aux fins des évaluations de la vulnérabilité de niveaux 1 et 2, appliquées une fois pour chaque donnée liée au genre.
Concernant les données au niveau infranational (évaluation de niveau 3), le calcul doit être appliqué aux données tirées de toutes les unités spatiales (par exemple, les unités administratives) combinées, et la fourchette des facteurs doit refléter les valeurs minimale et maximale du pays tout entier.
Concernant l’indice de vulnérabilité à la sécheresse par défaut, chaque facteur a été normalisé au moyen des valeurs maximale et minimale mondiales, au lieu des fourchettes historiques pour le pays en question. La normalisation à l’échelle mondiale signifie que l’évaluation de la vulnérabilité qui en résulte est moins sensible à la situation locale/nationale que si l’on avait utilisé une fourchette nationale.
Étape 3 : calculer les composantes de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse
Cette étape vise à obtenir des valeurs cumulées pour chacune des trois composantes de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse. Si les Parties adoptent l’évaluation de niveau 1, les valeurs du facteur normalisé à l’étape 2 sont également représentatives de la composante correspondante. Par contraste, les évaluations de niveaux 2 et 3 nécessitent de calculer la moyenne arithmétique des facteurs normalisés pour obtenir la valeur cumulée de chaque composante.
Le résultat de cette étape consiste en une valeur unique pour chaque composante et chaque unité géographique du pays. Si l’on utilise des données ventilées par sexe, des valeurs distinctes pour les hommes et les femmes sont produites pour chaque composante.
Les Parties peuvent pondérer les facteurs de vulnérabilité si elles connaissent leur importance et leur pertinence relatives. Il est recommandé de pondérer les facteurs de vulnérabilité et non les trois composantes.
Étape 4 : calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse
Note
Domaines connexes sur la plateforme du système PRAIS 4 : tableau SO3-3.T1
À tous les niveaux de l’évaluation de la vulnérabilité, les trois composantes (Csociale, Céconomique et Cinfrastructurelle) calculées aux étapes précédentes servent à produire l’indice de vulnérabilité à la sécheresse en calculant leur valeur moyenne.
\(DVI = \frac{C_{social} + C_{economic} + C_{infrastructural}}{3}\)
L’indice de vulnérabilité à la sécheresse va de 0 à 1, 1 représentant la plus grande vulnérabilité.
Une évaluation de niveau 1 aboutirait à un indice de vulnérabilité à la sécheresse au niveau national pour chaque période considérée. Dans le cas des évaluations de niveaux 2 et 3, où l’on utilise des facteurs ventilés par sexe, il est recommandé de calculer aussi des indices de vulnérabilité à la sécheresse ventilés par sexe, en plus de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse au niveau national. Ainsi, une Partie communiquerait au moins trois valeurs d’indice pour chaque période considérée, pour les populations totale, féminine et masculine. S’agissant des composantes infranationales ou maillées dans le cadre de l’évaluation de niveau 3, l’indice doit être calculé séparément pour la plus petite unité spatiale pour les populations totale, féminine et masculine.
Étape 5 : vérifier les résultats
La méthode de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse n’a pas encore été validée à l’échelle locale ou nationale et, à ce titre, pourrait ne pas caractériser avec exactitude la vulnérabilité à ces échelles, qu’il s’agisse des facteurs les plus pertinents pour chaque pays ou du système de pondération des facteurs le plus efficace. Ainsi, les Parties peuvent vérifier le caractère approprié des facteurs par défaut et ajouter des facteurs pertinents si nécessaire. Le système de pondération doit aussi être examiné avec soin pour améliorer les résultats aux échelles nationale et infranationale.
En outre, les populations les plus vulnérables et les groupes sous-représentés doivent participer à la détermination des facteurs qui seront utilisés pour calculer les composantes, afin d’élaborer un indice spécifique au pays et plus efficace.
Étape 6 : générer les rapports
Une fois vérifiées par les Parties, les valeurs estimées de la vulnérabilité pour la période considérée et la période de référence doivent être officiellement soumises à la CNULCD. Des informations relatives à la méthode employée (niveau choisi et facteurs par composante) doivent être communiquées au moyen du champ dédié à la méthode sur la plateforme du système PRAIS 4. Les variations observées et leur interprétation peuvent être décrites dans le tableau d’évaluation qualitative de la plateforme du système PRAIS 4 (tableau SO3-3.T2).
Des cartes générées dans Trends.Earth à l’aide des données nationales dans le cadre de l’évaluation de la vulnérabilité de niveau 3, représentant la vulnérabilité à la sécheresse pour la période de référence et la période considérée, peuvent être téléchargées sur la plateforme du système PRAIS 4. Plus précisément, il est recommandé de télécharger les cartes suivantes :
Vulnérabilité à la sécheresse pendant la période de référence (2000–2015) ;
Vulnérabilité à la sécheresse pendant la période considérée (2016–2019).
Des informations relatives aux sources de données, au degré d’exactitude des données ainsi qu’à tout système de pondération appliqué aux facteurs de vulnérabilité peuvent être communiquées au moyen du champ réservé aux observations générales. Il serait également utile de communiquer des informations sur les questions et les cas particuliers, en décrivant les situations où les valeurs pourraient être moins fiables et en justifiant l’inclusion de facteurs différents.
3.3.4. Dépendances
Les produits des objectifs stratégiques 2-1 et 2-2 peuvent être utilisés pour calculer l’indicateur de l’objectif stratégique 3-3.
3.3.5. Difficultés
Disponibilité et qualité des données
La disponibilité de données relatives aux facteurs considérés varie grandement d’un pays à l’autre et l’on pourrait ne pas disposer partout de toutes les données recommandées.
Approche méthodologique
La fiabilité de la méthode de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse aux niveaux national et infranational doit encore être vérifiée.
En raison des méthodes employées pour normaliser les facteurs (à savoir utiliser les données historiques nationales), les valeurs de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse ne doivent pas être comparées entre les pays.
Si l’on part du principe qu’une méthodologie constante a été appliquée au fil du temps, les variations de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse pourraient refléter l’efficacité des politiques d’atténuation des effets de la sécheresse et d’adaptation à ceux-ci, mais elles pourraient également révéler les impacts de changements sociaux et économiques déconnectés des mesures de gestion de la sécheresse.
3.3.6. Résumé (principales étapes)
Les principales étapes à suivre pour présenter des rapports sur la vulnérabilité de la population au risque de sécheresse sont les suivantes :
Sélectionner le niveau de l’évaluation de la vulnérabilité en fonction de la disponibilité des données : les Parties sont encouragées à choisir l’un des trois niveaux d’évaluation de la vulnérabilité en fonction de la disponibilité des données. En l’absence de données pour calculer l’évaluation minimale de niveau 1, les Parties peuvent utiliser les données par défaut. Les données nationales/régionales utilisées pour calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse doivent être conformes aux spécifications énumérées dans le tableau 21. Si les Parties utilisent des données nationales/régionales, elles doivent suivre les étapes 2 à 4 ci-dessous :
Normalisation des facteurs : les facteurs de chaque composante de la vulnérabilité doivent être normalisés avant de pouvoir les comparer et les agréger, car ils sont tous mesurés à l’aide d’unités différentes.
Calculer les composantes de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse : les valeurs cumulées des trois composantes de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse sont calculées sous la forme de la moyenne arithmétique des facteurs normalisés.
Calculer l’indice de vulnérabilité à la sécheresse : les trois composantes (sociale, économique et infrastructurelle) calculées aux étapes précédentes servent à produire l’indice de vulnérabilité à la sécheresse en calculant leur valeur moyenne.
Vérifier les résultats : conscientes du fait que la méthode de l’indice de vulnérabilité à la sécheresse n’a pas encore été validée aux échelles locale ou nationale, les Parties peuvent vérifier le caractère approprié des facteurs par défaut et ajouter des facteurs pertinents si nécessaire avant de soumettre officiellement leurs estimations au titre des rapports à la CNULCD.
Générer les rapports : une fois vérifiés par les Parties, les données et le rapport descriptif connexe pour la période de référence et la période considérée doivent être officiellement soumis à la CNULCD.
3.3.7. Lectures complémentaires
Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3. Chapter 3. Level 3 Indicator (https://www.unccd.int/sites/default/files/documents/2021-09/UNCCD_GPG_Strategic-Objective-3_2021.pdf).
- 1
« CNULCD. 1994. Article 1 de la Convention : https://catalogue.unccd.int/936_UNCCD_Convention_FRE.pdf »
- 2
« Le système mondial de classification de la sécheresse (GDCS, de l’anglais « Global Drought Classification System », anciennement l’indicateur mondial de la sécheresse ou GDI), actuellement en cours d’élaboration par l’OMM par l’intermédiaire du cadre du Système mondial d’alerte multidanger (SMAM), fournira des méthodes sur la façon dont plusieurs indices de sécheresse peuvent être traduits en une légende harmonisée de catégories de sécheresse. »
- 3
Voir le tableau 13 du Good Practice Guidance for National Reporting on UNCCD Strategic Objective 3, qui indique la relation entre les 13 facteurs recommandés et la vulnérabilité.